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Location :

Yvelines, France


Client : private


Structure :

Joël Betito


Surfaces :

616 / 926 m2 house

4850 m2 garden


Year :

2004 - 2011


Photos :

© George Dupin

© Pascale Thomas

© CPAP


awards:

  1. RIBA Manser Medal 2012


  2. RIBA Award 2012

  3. (European Union Winner)


The International

Architecture Award

for 2013


  1. Prix Archinovo

  2. Saint-Gobain

  3. 2013, laureate

maison L

house

october 2007

december 2009


christian pottgiesser
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contemporaneous and primitive


MAISON L « A house as a small town »


Less than half an hour's drive west from Paris city center, designed as an extension of a private residence to an 18th-century structure, sought to provide every family member with a private realm. The roughly 5000 m2 plot of old trees called for a project that would leave the spacious ground predominantly untouched.


Local building regulations only allow one single building with a gabled or hipped roof. However, in exceptional cases, flat roofs, as long as they do not exceed 25m2 each (e.g. : garages), can be provided. Thus, projecting above the accessible planted roof five tower-like volumes have been argued and actually implemented. Positioned to frame a specific perspective of the site, each « tower » houses a dressing room and storage space (ground floor), bathroom (1st floor) and a bedroom (2nd floor).


The design foresaw an amorphous plinth storey with curved stone walls heaped up with earth and used as a general living area. It emerges a completely “superfluous” space without any specific functional qualities. As if a toothpaste tube-like device could absorb all programmatic, psychological and urban design requirements. Here, most various and adoptable uses become imaginable and consequently possible - a superfluousness revealing necessary.


House and landscape are intimately interwoven, boundaries between indoors and outdoors are blurred. The south-eastern facade emerges out of a complex topography between the house and its landscape. Carved towards every entrance in the glazing the river-bed-shaped, undulating terrain distorts, blending the construction into nature.


Des murs admirables


De l’extérieur, l ’ensemble n’a pas vraiment d’équivalent, même s’il rappelle des images d’ltaIie, Lucques ou San Giminiano. Le socle conçu comme un enrochement assure une transition souple avec l’ancien. Les murs de pierres sèches (dites de Cadaques) admirablement appareillée par une entreprise portugaise sont percés de grandes portes-fenêtres toute hauteur à châssis acier couleur rouille [...]

Le toit, en cinquième façade très  soignée, accessible par de petites pentes sur le flanc ouest, est planté d’espèces persistantes et sécurisé non par des rambardes, mais par un foisonnement de troncs de bambous fichés dans la terre ocre sombre d’où surgissent les «folies››.

L’indépendance en famille


Ces manières de donjons n’ont pas de portes, seulement une entrée intégrant le dressing, l’escalier. L’accès à la tour des parents diffère. Il faut monter sur une sorte de podium à cinq marches -de béton brut toujours- dont la dernière dénuée de contre marche, ménage un vide rétro éclairé marquant brièvement une rupture entre les espaces semi-public et privé, un thème récurent dans l’oeuvre de l’architecte (maison Galvani à Paris).

Leurs murs sont pour tout dire, admirables : du béton brut, testé avec minutie, mélange de ciment blanc et de granulats gris clair, coffré à l’aide  de planches de sapin clouées, de largeurs différentes (7,5, 12,5, 15, 17,5, 20, 22,5 cm), aux traces de joints préservées, sorte  de matière native.

A la manœuvre, l’entreprise mentionnée plus haut. Son implication est au cœur de la dignité de cette architecture dont le ventre est plus prenant encore Le mieux est d’y pénétrer par la porte fenêtre taillée dans le pignon de la vieille maison. Se développe alors, sans rupture, un espace délié qui ne se découvre qu’en séquences. Si un œil averti la repère presque aussitôt, il faut quelques minutes à celui qui l ‘est moins pour déceler la curieuse dynamique qui l’entraîne physiquement. Sol et plafond de béton en légère pente s’éloignent ou se rapprochent l’un de l’autre, distants de 2, 18 m à 4,50 selon le parcours, L’appel à cheminer est accentué par des murs courbes - de béton laissé brut à peine texturé ou peint de gris/or, de carmin, de rose ou de blanc- qui semblent omniprésents alors qu’ils ne représentent que 5% des parois verticales. Insensiblement, ils conduisent aux pieds des tours

surplombés d’étroites verrières. Chacune

développe un programme similaire : dressing

au rez-de-chaussée, salle de bain à

l’étage, chambre en haut, et une

terrasse au dessus pour les seuls

père et mère qui profitent de

surfaces plus amples que celles

de leurs enfants (environ 63m2

sans compter leur terrasse,

contre 38,8m2).

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Chacun est ensuite chez soi et grimpe aux étages. L’escalier calé en périphérie et la salle d’eau sont percés de petites fenêtres offrant des vues choisies : inscrites au nu des façades, en chêne comme leurs ébrasements. Dans la chambre, la vaste baie partagée en trois pans  (dont un oscillo-battant) ouvre un grand œil sur le paysage. Chaque pièce (environ 8 m2 chacune) est un petit monde en soi comme l’architecte sait si bien les inventer - en particulier la salle de bain des parents calepinée de métal avec sa baignoire centrale incrustée dans le sol. Partout un mélange de simplicité et de sophistication tant pour les matières mises en œuvre que pour l’échelle, basée sur celle du corps, et atmosphères lumineuses, dans une extrême attention portée aux enchaînements spatiaux. Ces derniers ne sont jamais aussi frappants que de retour au rez-de-chaussée, dont quelques grands meubles révèlent l’ampleur enveloppante et la fluidité poursuivie dans le jardin par des sentiers tracés en de longues flaques de béton couleur cendre.

De là, l’articulation et le positionnement dynamiques des tours sautent aux yeux comme leurs toits terrasses. Le PLU les imposait en bâtière, sauf si inférieures à 25 m2 de surface. Contrainte contournée par une solution aussi simple qu’élégante : un petit village de tours. JFP

POUSSE Jean-François

Tours… de force in : Architecture intérieure crée n° 347,

Société d’Edition et de Presse, Paris, France 2010,

pp. : 58 - 65

Tours... de force. Généreuses excroissances 3D, Yvelines


L’histoire de cette maison ressemble à un long mûrissement, de ceux qui donnent les grands crus. En 2004, ses propriétaires projetant de s‘agrandir décident de faire appel à Christian Pottgiesser découvert dans une publication. Comme nombre de commanditaires privés, ils ont en tête des idées précises. Pour leur famille de quatre enfants, ils souhaitent ajouter à la demeure qu’ils habitent déjà - sans doute l’ancienne orangerie d’un château XVIII ème siècle - une extension haute et d’un seul tenant, calée en limite ouest de parcelle pour masquer les vues de la propriété voisine sur leur jardin. Six ans plus tard et une dizaine de projets proposés, étudiés, modifiés, la maison s’est terminée cet été et le jardin est en cours d’aménagement. Fruit d’une patiente maïeutique, le programme a pris corps grâce à un processus itératif de longues discussions entre client et architecte, tenus de surcroît au respect de contraintes locales   : trois périmètres des Monuments historiques, l’obligation d’un toit en bâtière, la conservation d’un réseau de relevage des eaux usées coupant en deux le jardin. De tâtonnements en tâtonnements, de dessins en nouveaux désirs, la volonté de profiter d ‘espaces communs pour toute la famille et d’appartements privés pour chacun de ses membres s’est finalement imposée. D’où la proposition finale à la fois limpide et surprenante : un soubassement puissant pour tous d’où émergent cinq petites tours dressées en totem, une pour chacun, enfants et parents compris, soit pour entrer dans le détail : un rez-de-chaussée connecté au petit côté ouest de la vieille bâtisse    développé en forme d’amibe, l’architecte évoque en souriant «une forme molle ››, sur près de 47 m de longueur et plus ou moins 15 m de profondeur - qui enveloppe à l’image d’une rivière des rochers, sur près de 8 m de haut la base de trois des tours, et en dessert deux autres juste excentrées en périphérie.

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